Elle est née à moitié et éteinte à demi.
Ma mère portant dans son ventre la chair de sa vie
Dans ce timide écrin qu'est son corps
Cet enfant , cette fille attendant l'heure de sa mort .
Cherchant son nom par un doux matin d'été
Sur le sable , contemplant le soleil s'élever
Attendant une lueur d'espoir ainsi qu'un éclair d'inspiration,
J'insuffle « Aurore » pour une mince consolation.
Portée par maman , neuf mois durant
Promenée par tous temps , bercée par le vent.
Un soir elle voulut qu'on l'enfante
Ma mère en était rayonnante
Dans son lit d'hôpital , allongée dans son berceau
La berçant sans un mot , survint son bourreau
Son cœur si petit qui battait si fort
Se tût à jamais , ce fut la fin d'Aurore.